Histoire de la ville

Bâtie au fond d’une vallée fertile située au confluent de l’Eure et de la Voise, Maintenon se trouve dans la région naturelle du bassin parisien à l’extrême limite du nord de la Beauce, jouxtant le Thymerais. Son sous-sol est composé de différentes couches géologiques. On trouve :

  • d’anciens crétacés de la fin de l’ère secondaire pendant laquelle s’est formée la craie ;
  • du tertiaire moyen formé de sable de Fontainebleau au Parc, ou d’argile, de silex ou encore de calcaire de Beauce ;
  • du tertiaire supérieur formé de sable inférieur, limon des plateaux ;
  • de terrains diluviens (sable et gravier) en vallée de l’Eure et à Maingournois ;
  • des alluvions modernes en vallée tourbeuse de la Voise

L’altitude moyenne est de 101 mètres. On note 152 mètres au Parc et 125 mètres aux Grandes Cours, au nord de la Ferté.
La ville est arrosée par de nombreux cours d’eau : l’Eure, la Voise, la Marolle, le Guéreau et le canal Louis XIV.

Les noms de Maintenon au fil des temps

On trouve pour la première fois le nom de Mestenon dans un document du XIème siècle. Une étude étymologique de ce nom permet de déterminer l’origine féodale de la terre de Maintenon. Celui-ci est en effet issu de la contraction et de la phonétique d’une expression latine, messum tenemum, appartenant au langage féodal. Le terme messum désignait la manse, c’est-à-dire la demeure rurale avec une quantité de terrains, l’autre terme, tenemum, s’appliquait à une propriété féodale.
Le statut juridique de cette terre évolua et se transforma vers le Xème siècle en manse seigneuriale. On a relevé :

  • 1123 )
  • 1133 ) Mestenum
  • 1150 )
  • 1160 Mestenom, Mistenom
  • 1170 Mestenom Chef-lieu de la léproserie du grand Beaulieu
  • 1208 Mistenom Chef-lieu du prieuré d’Epernon
  • 1209 Mistelo
  • 1257 Meinthenon Chef-lieu du prieuré de Maintenon
  • 1262 Mentelon
  • 1415 Maintenon Chef-lieu du prieuré de Chuisnes
  • 1595 Maintenon Baronnie
  • 1641 Marquisat
  • 1688 Marquisat-pairie

Situation administrative

Avant 1789

– D’une superficie de 1 ha, Maintenon correspondait avant 1789 à deux paroisses et une collecte, circonscription fiscale de base perception de la taille. Dépendant d’Orléans pour le gouvernement et l’intendance, elle était rattachée à Chartres au niveau de l’élection (regroupement de collectes) et de la subdélégation. Elle dépendait aussi de Chartres pour le grenier à sel, la coutume, le bailliage ainsi que pour le diocèse.
Rattachée au doyenné d’Epernon, Maintenon avait deux paroisses, Saint-Nicolas et Saint-Pierre. Le seigneur du lieu, Louis, duc de Noailles, pair et Maréchal de France, était attaché à Saint-Nicolas et le grand archidiacre à Saint-Pierre.
La préparation des Etats généraux eut lieu le 1er mars, présidée par Louis Henry Houy, avocat au Parlement, juge expédient au bailliage de Maintenon. Les députés étaient Louis Richer, procureur fiscal, Louis Henry Houy, Pierre Morice, marchand et Mathurin Lavigne, vigneron. Malheureusement, le cahier de doléances est perdu.

Après la Révolution

– Le canton de Maintenon fait partie du district de Chartres. En l’an IX, conformément à la transformation par l’Assemblée Constituante des anciennes divisions de la France monarchique en départements, le canton de Maintenon fait partie de l’arrondissement de Chartres, dans le département d’Eure-et-Loir. Là comme ailleurs, l’état civil passe de la responsabilité du clergé à l’administration.
On assiste également, le 26 février 1792, à la vente de biens nationaux ayant appartenu au clergé, dans le cadre de la spoliation des biens d’Eglise.
Un autre acte de vente du 22 floréal an III concernant la succession de Noailles met en lumière la situation de toute une noblesse acculée à l’époque à émigrer. La description très précise de la ferme qui est faite à cette occasion donne une idée de son importance. Par ailleurs, nous pouvons relever dans des extraits de délibérations du conseil municipal de l’année 1792 que la succession de Noailles est tombée au profit de la République le 26 frimaire an II, ainsi que la décision de fondre les cloches.
Nous assistons également au dépôt à la maison commune des registres de baptêmes, mariages et sépultures tenus jusque-là par les « deux » curés de la paroisse et à la nomination d’un officier public affecté à leur tenue.
Les manifestations de la République se multiplient : feu de joie pour fêter le succès de l’armée française, chant de la Marseillaise, décision de la destruction des vieilles armoiries et achat d’un bonnet de la liberté.
La lecture de quelques actes officiels, tel celui ayant trait à la laïcisation, permet de mieux cerner cette période de grands bouleversements.

Aujourd’hui

Dans le cadre d’une politique favorisant l’intercommunalité, Maintenon a participé à la création d’une communauté de communes s’intitulant « Communauté de Communes des Terrasses et Vallées de Maintenon » et qui regroupait 10 communes : Bouglainval, Chartainvilliers, Houx, Maintenon, Mévoisins, Pierres, Saint-Piat, Soulaires, Villiers-le-Morhier et Yermenonville.

L’intercommunalité était déjà une réalité pour Maintenon et Pierres, qui ont mené avec succès des projets communs permettant la réalisation d’équipements socio-culturels et sportifs ainsi que de favoriser la mise en œuvre de travaux en cours d’achèvement, tels ceux de l’interconnexion des réseaux d’eau potable.

Depuis le 1er janvier 2018, Maintenon adhère la communauté d’agglomération « Chartres métropole ».